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Sortie au château de Oiron

Château de Oiron  (Deux Sèvres)

Balade en Rabelaisie                                                                      Histoire

 

Claude Gouffier, courtisan et premier écuyer du roi François Ier, ramène l'humanisme à la cour de ses voyages en Italie. Il en résulte une métamorphose architecturale du château d'Oiron. Ici et là, les armes de Gouffier, un sablier renversé, accompagnent la formule IC TERMINUS AERET, ici s'arrête le terme. Erudit, grand érudit, il ramène également le goût pour les cabinets de curiosité, assemblages précieux d'objets d'ailleurs. Naturalia et artificialia, nature et créations humaines. Se côtoient tissus, instruments pour la science, armes, objets d’art et d’artisanat témoignant d’autres cultures. Il s'agit de prendre conscience de l'humilité de la position humaine. Il s'agit de resituer l’humain dans l'Univers.

Revenant avec des traces de ses voyages, Claude Gouffier donne du crédit à ceux-ci et nourrit l'imaginaire à une époque où l'on trouve ses repères avec les cinq sens.

C'est le début de la Renaissance, de l'humanisme. Les transformations du château prennent en compte le goût pour la déambulation. C'est la galerie des peintures de 55 m de long où sont peintes des scènes de la guerre de Troie. Peintures en trompe-l'œil, peintures en mouvement dont on perçoit la perspective quand on s'y déplace. " A l'époque on fait marcher son esprit en faisant bouger son corps".

Une petite porte dissimulée conduit aux appartements privés du noble. Y viennent seulement les invités.  La cheminée est la carte d'identité du seigneur. On y découvre son blason. Gouffier est chevalier de l'ordre de Saint Michel. La chambre du Roi est dessinée pour que le Roi médite sur un plafond où siègent les trois Parques. La pièce suivante est le cabinet des Muses, toutes présentes.

Dans la salle d'Armes (12 fenêtres comme 12 mois de l'année), les plafonds rappellent les cabinets de curiosité avec des représentations de mammifères, des natures mortes, des animaux exotiques.

Les grotesques apparaissent (grotesques comme grottes, monde souterrain). Alternances décoratives de chutes de fleurs, de fruits, acanthes, hommes et griffons, lesquels représentent la chevalerie.

Une fois l'an, les villageois sont invités à la table du Roi. "Notre" château disent encore aujourd'hui les habitants du village.

Au XVI ème siècle. Madame de Montespan, amante du Roi Louis XIV, dont la soeur est grande Abbesse de Fontevreaud, construit un hospice pour les pauvres dans la Collégiale. Aujourd'hui cet édifice est la maison de retraite de Oiron. Un crocodile y est encore déposé.
On raconte qu’à cette époque l'un des remèdes aux maux et inquiétudes des gens consistait à gratter la dent du crocodile et la corne de la Licorne. La licorne aurait disparu des livres de sciences au XVIIIème siècle.

Gouffier s'identifiait à Rabelais, dit encore la rumeur populaire.

 

Le château est racheté par l'état sous le gouvernement de Vichy, en 1943.

 

Dans les années 80, Jean Hubert Martin est à l'initiative de l'exposition d'art contemporain permanente. Les artistes invités, forts des connaissances sur l'histoire du site, distordent le sens du temps et de l'espace. Parmi eux, Charles Ross révèle le déplacement de la Terre autour du soleil. Aux murs, sont présentés des panneaux comme des signes obtenus par brûlure. Jour après jour, durant une année, l’artiste a recueilli dans le désert, au Nouveau Mexique, les effets de l’ensoleillement sur une surface enduite d’un produit photographique. L'évolution de la courbure de l'ensoleillement décrit une double spirale une fois retracée au sol. Ces traces font appel à notre imaginaire. " On dirait des chenilles processionnaires". Peter Fischli et David Weiss nous ravissent par la narration filmée d'évènements créés par des réactions physiques et chimiques, mouvement ininterrompu d'objets qui tombent, roulent, brûlent, se répandent. On est suspendus devant des équilibres apparemment improbables. Une roue en mouvement atteint une planche en équilibre. De là, un seau verse son contenu de liquide inflammable. Dans une autre salle, Raoul Marek convie les habitants d'Oiron à une oeuvre participative et évolutive sous forme de dîners annuels. Il en reste une série de profils des convives, sur des assiettes, les traces des lignes de leurs mains sur les serviettes et leurs verres renversés alignés sur la paroi d'une salle. Boltanski affiche une série de portraits d'enfants également du village. Adultes d'aujourd'hui, parents à leur tour.

Nicolas Darrot a imaginé ce petit bonhomme quasi dissimulé dans une encoignure. Mû par une machinerie discrète, frêle comme une marionnette, il sautille, danse et raconte, dans le désordre, l'histoire du château.

Avec Erik Dietman , on retrouve l'univers des contes avec ses boutons de braguette de géant. Le noir et le blanc. Nous passons par le couloir des anamorphoses de Varini, lignes bleues jouant avec nos déplacements.

 

On Kawara joue avec le concept de l'espace-temps avec 12 dates blanches sur fond bleu écrites dans la langue

du pays où il se trouve.

Spoerri dans la salle d'armes a célébré une chevalerie composée d'objets récoltés en déchetterie et bric à brac. Hommage au soldat enfant, à la femme dissimulée sous l'armure, aux cultures en lutte. Les œuvres sont disposées à telle hauteur que nous levons le nez pour en lire le détail. Au loin, dans l'embrasure, deux squelettes de dromadaires tournent en manège. Le château a un air de rêve, une ambiance surréaliste.

Arpentons quelques marches. Dans l'écrin d'une charpente conçue du temps de la Montespan, Marina Abramovic évoque la Belle au Bois Dormant. Salle des minéraux dans la tour des Ondes. Il suffit de se coucher ou de s'asseoir pour cueillir les bénéfices des pierres taillées.

"Room for departure", la salle du départ.

 

Le château se révèle comme une boîte à trésors dont on ne finit pas de faire l’inventaire, invitant à une promenade permanente entre l’histoire du lieu et la découverte des œuvres qui y sont exposées. Le site, logé dans un parc aux arbres somptueux, ouvert sur la campagne murmure des contes populaires. J’y ai vu Mélusine, le dragon, ces êtres liés à l’eau. J’y ai entendu les sabots des chevaux et imaginé le retour des hommes d’armes aspirant au repos, à la rêverie, à la nouveauté. Les artistes contemporains inspirés sans doute par la modernité, l’ambition de Claude Gouffier perpétuent le dialogue avec le lieu, avec les habitants et avec moi, passante interpellée dans mes certitudes. D’une génération à l’autre, le site murmure une histoire qui se prolonge avec les habitants.

                                                                                          Christine Quoiraud

 

                                                                                       


 


 

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